Kintsutures
Il est évident que notre environnement naturel souffre : changement climatique, déforestation, érosion côtière... La liste est longue et alarmante.
Cette série est une métaphore de la réparation de notre environnement endommagé. Le titre, Kintsuture, est un amalgame de deux approches différentes de la régénération. La première est une référence à la suture médicale - le recollage de corps déchirés afin de guérir les blessures. Dans de nombreux cas, nous voyons des paysages en ruines, des trous béants à la surface de la terre qui exigent notre attention et nos soins. Dans les photos en noir et blanc que j'utilise, je recherche des ruptures dans le paysage, par exemple des surfaces rocheuses fissurées, des écorces d'arbres brûlées ou des signes d'incursions industrielles telles que des carrières. Je couds ensuite le long des lignes tracées par les fissures, ou je couds ensemble des morceaux de paysage disparates. Kintsuture fait également référence à la technique japonaise du Kintsugi, la tradition de réparer la porcelaine cassée avec de la colle d'or. L'objet endommagé est ainsi réparé mais aussi transformé en quelque chose de plus beau. Les fissures dans la porcelaine, délimitées par l'or, accentuent à la fois la destruction et la réparation de l'objet et sa régénération en quelque chose d'autre. Cette idée de réparation avec un élément précieux se reflète dans le fil d'or qui tisse une toile unificatrice sur la surface des photos. Grâce à ce processus, la photo elle-même se transforme ; elle devient une œuvre sur papier, au-delà de l'image initiale. Cela nécessite une autre façon de lire la photo : la photo n'est plus une image par laquelle nous entrons, comme une fenêtre. Au contraire, la broderie attire l'attention sur la surface, transformant la photo en objet avec une présence tactile. Chaque œuvre est le résultat d'un processus créatif manuel qui ajoute des couches de signification à l'image originale.